010
« Un jour viendra, écrivait Léonard de Vinci, où le meurtre d’un animal sera tenu à crime à l’égal de celui d’un homme. Paroles mystérieuses, qui n’ont point perdu, le long d’un demi-millénaire, leur singulier pouvoir en tout esprit que tourmente, préoccupe ou seulement intéresse l’énigme de la vie au sein de l’univers… parce qu’elles émanent d’un homme qui ne connaissait pas de barrières entre les arts et les sciences, qui fut à la fois le plus grand sculpteur, l’architecte, l’ingénieur le plus réputé, le peintre, le dessinateur le plus habile, l’anatomiste le plus avancé d’une époque pleine autant que la nôtre, de mutations, de découvertes, de violences, de confusion, de destructions, d’angoisses et d’espoirs. Paroles mystérieuses auxquelles, plus que les autres hommes, ceux qui ont plongé, ceux qui plongent, ceux qui plongeront en mer ne sauraient que prêter une vive attention car elles émanent de celui qui dessina leurs premières palmes, leur premier masque et leur premier tuba, qui détruisit, dit-on, les tenant funestes pour l’homme, les formules de mélanges respiratoires et les plans de véhicules sous-marins.»
Philippe TAILLIEZ
Préface de La prise de vue sous-marine de Christian Pétron, Claude Rives et Chenz